Trois intervenant(e)s cette année ; deux enseignantes, Elske Seidel et Hélène Marcelle, et un musicien, Jonathan Balmefrézol. Avec deux propositions par enseignante, soit quatre propositions sur la semaine !
Elske SEIDEL
basée à Berlin, est une danseuse et enseignante CI passionnée, profondément engagée dans le CI et sa communauté internationale. Elle enseigne la danse à temps plein et de tout cœur depuis près de 30 ans, le CI depuis 2004. Sa fascination et sa joie sans borne pour l’exploration et la recherche du Contact Improvisation dans toute sa profondeur et ses subtilités, inspirent ses ateliers, ses cours privés, ses cours permanents et chacun des projets qu’elle crée.
Son travail reconnaît la nature, l’improvisation et l’enseignement lui-même comme des sources essentielles de connaissance et de compréhension. En rencontrant l’instant, elle offre un soutien organique à l’individu et à la communauté instantanée qui émerge, permettant à chacun de sentir, de trouver et de suivre ce dont il a besoin pour apprendre et danser.
Elle est la directrice artistique du festival annuel de contact de Fuerteventura (Espagne) et co-crée Dance Your Question : CI Research Week for Experienced Contact Dancers, enseigne chaque année le Cycle de Contact d’un an à Berlin et l’Année de Contact à Hambourg/ Allemagne. Elle a co-organisé parmi de nombreux autres projets ECITE – European Contact Improvisation Teachers Exchange à Ponderosa/ Allemagne en 2014.
www.elskedance.de
Le corps réactif
avec Elske Seidel (Berlin)
Dans cet atelier, nous travaillerons avec des états physiques essentiels et des principes de base du mouvement, en regardant ce qui nous aide à arriver à l’expérience d’un corps détendu et prêt à répondre. Nous rencontrerons notre corps réactif en tant qu’état vital disponible et connu de nous, profondément enraciné dans notre développement précoce du mouvement. En tant que partie intégrante de nous-mêmes, il est notre source et notre porte d’entrée dans l’improvisation.
Comment notre poids s’organise-t-il lorsque nous tombons ensemble ?
Qu’est-ce qui nous aide à trouver l’aisance et la fluidité dans notre danse mutuelle avec la gravité ?
Comment les spirales nous soutiennent-elles organiquement lorsque nous laissons la gravité nous déplacer ?
L’espace sphérique
avec Elske Seidel (Berlin)
Une des fascinations du Contact Improvisation est que nous sommes capables de quitter la verticale et d’entrer dans l’espace derrière nous et autour de nous, presque comme si nous étions dans l’eau. Comme nous nous suivions les uns les autres par gravité, il semble que nous soyons capables de nous déplacer ensemble dans n’importe quelle direction.
Dans cet atelier, nous allons expérimenter et jouer avec la magie de l’espace sphérique, en nous permettant de perdre notre orientation, en partageant la joie d’être dans un nouvel endroit, en entrant dans un état de découverte.
Hélène Marcelle
Je suis née en 1980 en Belgique. En Wallonie. Durant mes 20 premières années, je pratique de la gymnastique olympique, du modern’jazz influencé par les techniques Lester Horton et Martha Graham et de la danse afro-contemporaine avec Elsa Wolliaston. Dans les 20 années suivantes, je m’ancre à Bruxelles en tant que sociologue et suis parallèlement les nombreuses formations en danse contemporaine tant dans les espaces amateurs que professionnels: du néo-classique, du José Limon, du Martha Graham, de l’afro-contemporain, du release technique, des pratiques somatiques dans l’improvisation, de la composition instantanée collective (notamment à P.A.R.T.S.), et, enfin, du contact improvisation. Mon parcours se nourrit plus particulièrement de mes formations et expériences auprès de Chris Aiken, Ray Chung, Nita Little, Joerg Hassmann, Daniel Werner mais aussi auprès d’une diversité de danseurs amateurs et professionnels, eux aussi en pleine recherche.
La résonance des enseignements du C.I. avec mon métier de chercheuse en sciences sociales et intervenante en intelligence collective (en particulier en Coopération Conflictuelle) m’a entraînée dans un nouveau champ d’investigation qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui : observer le rôle de la différence corporelle, de la distance, de la divergence, de la disharmonie dans la relation de danse et dans la relation avec le public. Cela m’a conduit à m’intéresser aux peurs, à l’espace postérieur du corps et aux divers degrés (somatiques, affectifs, symboliques) de l’engagement et du désengagement tout au long d’une improvisation, qu’elle soit publique ou privée. Depuis décembre 2019, je vis en Drôme provençale où j’enseigne du Tanz Theater somatique, du C.I., des techniques de danse contemporaine (release, floorwork). Le reste du temps, je le passe avec la terre nourricière (un immense potager familial) et monte des performances d’improvisations avec poètes, musiciens et plasticiens improvisateurs.
Depuis novembre dernier, j’ai construit mon propre espace de pratique, un plancher à ciel ouvert parmi les oliviers. Au vu des usages que font les gens de mes cours, ce lieu est un espace où ils se déposent pour ensuite reprendre leur envol, avec un amour renouvelé et une compréhension plus fine des multiples ressorts de leur corps.
Composer sans rétroviseur
avec Hélène Marcelle
L’intention sera d’explorer l’espace postérieur du corps.
Espace postérieur des organes, du squelette, des muscles et de la peau.
Espace postérieur que je laisse derrière moi en marchant ou que je pénètre en reculant.
Espace derrière mon dos et mon crâne quand je m’élève ou m’élance en solo mais aussi en contact avec mon/ma partenaire. Espace que je propulse dans l’espace par le jeu de toutes les spirales arrières.
Que mettons-nous dans ces espaces? Quelles émotions, quelles façons de s’assurer, de tricher avec cette direction à reculons ? Combien de poids y versons-nous ou reprenons-nous?
Comment le souffle, les muscles du plancher pelvien, les organes, la tête, le coccys et les membres participent-ils à ces déplacements vers l’inconnu de l’espace arrière?
Selon nos découvertes sur cet espace et nos organisations corporelles et relationnelles, nous nous dirigerons vers des compositions collectives en contact en jouant sur des partitions simples et challengeantes.
Jouer la distance en contact – Inclure le tiers-corps
avec Hélène Marcelle
Les variations énergétiques dans le contact improvisation rythment les danses. Un des lieux où s’éprouvent ces variations est l’espace entre les partenaires. Dans une performance, comme dans Ave Nue de Steve Paxton, l’espace entre les performers et le public devient aussi un champ d’une densité et d’une force palpables, où le public est en relation kinesthésique au point de se mouvoir, à reculons! L’atelier proposé tentera d’embrasser par l’expérience pratique et de micro-partitions ces deux acceptions dynamiques de l’espace : l’espace entre partenaire et celui entre performers et public. Cela signifie que les participants auront aussi l’opportunité de jouer le rôle de public sensible.
Concrètement, j’aimerais vous inviter à explorer les paramètres de cet espace non pas sous l’angle du contact continu mais discontinu afin de percevoir le rôle de l’espace entre vos danses et d’en faire votre partenaire. Plus encore, en faire un puissant allié de l’improvisation, enrichissant notre expérience du “contact”.
Espace étroit, espace haptique, espace vide, espace mort, espace comprimé, espace déplacé, espace transféré à travers les corps en contact. Le contact improvisation, en le découvrant pour la première fois dans mon parcours en danse contemporaine, est venu me questionner et me secouer: et si le contact était une question de distance? En découlent naturellement des notions capitales pour tout danseur : comment se fait et se défait l’engagement des partenaires selon qu’ils sont en contact ou pas? A quelle vitesse, avec quelle énergie, avec quel état de corps et de présence construisons-nous une relation à l’espace entre nous? Quid de notre pouvoir à utiliser l’espace entre notre danse et ceux qui l’observent?
C’est en me reliant à mes premiers émois de débutante en contact improvisation et en insatiable enquêtrice de la composition spatiale que l’idée de cet atelier m’est apparue évidente. J’établirai avec vous une expérience progressive d’accumulation de sensations, d’usages de celles-ci, afin que nous puissions déboucher sur de micro-performances qui donnent à voir mais surtout à faire sentir ce que nous savons ou faisons de cet espace “entre”, ce tiers-corps.
Jonathan Balmefrézol
Saxophoniste Compositeur
Né en 1985 dans les Cévennes, il fait ses débuts sur scène à l’âge de 15 ans comme DJ de hip hop et compositeur de musiques électroacoustiques. Passionné par l’improvisation et profondément marqué par la musique de John Coltrane il adopte le saxophone qui l’accompagne à la rencontre de musiciens qui le touchent (Beñat Achiary, Guillaume Orti, Basile Brémaud).
Il sillonne un bon nombre d’écoles (le JAM à Montpellier,l’IMFP de Salon de Provence,le CRR de St Brieuc) pour étudier le jazz et la composition. Avide de collaborations impromptues, il se produit en duo avec le batteur Renaud Gerin et mène des expériences mêlant les arts plastiques (avec Solenn Allain), la danse (Solène Dubreuil), le conte et le théâtre (Roy Art, Panthéâtre). Il participe à plusieurs grands ensembles (Nimbus orchestra avec Steve Coleman, Zoot Allures dédié à la musique de Franck Zappa ou l’ensemble Micromégas dirigé par François Raulin).
Conjointement il pratique les musiques traditionnelles du Languedoc et du Massif Central aux saxophones et mène un travail de recherche sur ces répertoires avec Guilhem Verger au sein du collectif La Guiguiche. Ses recherches se situent aux intersections des musiques traditionnelles et du jazz contemporain privilégiant l’improvisation comme processus de composition instantané.